Pourquoi un mulch doit-il être carboné et azoté dans de bonnes proportions ?

La permaculture conçoit le jardin comme un écosystème. Pour ce faire, elle utilise les ressources naturelles des sols et combine les connaissances écologiques aux contraintes imposées par les cultures ou l’environnement du jardin.
Le paillage, ou mulch, est un allié essentiel, car il permet de protéger le sol, de le nourrir et d’éviter le désherbage, mais encore faut-il respecter certaines règles. Il convient, en effet, de veiller à apporter les bonnes matières végétales, dans les bonnes mesures, pour obtenir un engrais vert de qualité.
Nous allons vous expliquer pourquoi il est important d’équilibrer les apports en carbone et en azote dans son paillage en permaculture.

Comment faire un paillage au jardin ?

Le mulch est un apport en matières organiques végétales de diverses  origines. Déposé autour des plantations, au jardin comme au potager bio, il protège le sol ainsi que les cultures qui s’y trouvent des aléas climatiques.
Cette couverture limite également le développement des mauvaises herbes et fertilise la terre en se décomposant. De plus, comme il modère l’évaporation de l’eau de pluie, les arrosages sont réduits.
Pour bien faire, il vous suffit d’apporter :

  • du compost ;
  • de la paille ;
  • des déchets verts ;
  • des résidus de tonte de gazon ;
  • des feuilles, morceaux d’écorces, de branches broyées, appelées parfois Bois Raméal Fragmenté (BRF)…

Mélangés, ceux-ci donnent un paillage biodégradable sous l’action des éléments météorologiques, de la faune et des micro-organismes.
Attention aux limaces et rongeurs qui aiment s’y cacher avant une pause gourmande et aux graines d’adventices qui aiment y pousser.
Il faut savoir que d’autres types de paillages existent, comme les paillis en fibre de coco, mais ils sont onéreux pour une durée éphémère.
Les bâches, elles, permettent certes d’éviter la prolifération des mauvaises herbes, mais n’apportent aucune matière nutritive au pied des massifs !
Découvrons maintenant pourquoi azote et carbone, tous deux essentiels à la terre, doivent être présents selon un ratio savamment dosé.

Pourquoi veiller à l’équilibre de ses apports ?

Le but du paillage est d’avoir un beau jardin grâce à un sol fertile. Avant d’expliquer en détail le rôle et l’action de l’un et de l’autre, il faut savoir que les deux éléments sont complémentaires pour la vie du sol et des plantes.
Afin de ne pas vous faire languir trop longtemps, sachez que le bon rapport est de 2/3 d’azote et de 1/3 de carbone.
Le carbone amende le sol grâce à la décomposition des déchets bruns. Année après année, votre terrain se transforme en une terre végétale noire et féconde.
L’azote ne nourrit pas directement la terre, mais il est primordial à la croissance des plantes. Il est apporté par les déchets verts, qui se désagrègent plus vite que les bruns.
Les matières carbonées nécessitent que le sol soit suffisamment azoté pour se décomposer. Ce que le sol ne peut faire tout en stimulant la pousse. Il faut donc, en plus, respecter le bon timing !
Ainsi, vous devez privilégier en automne un paillage avec des copeaux de bois, par exemple, pour laisser la nature faire son travail de transformation. Enrichi, votre sol est prêt à recevoir les cultures, et le paillage printanier est alors destiné uniquement à l’opulence de vos récoltes.

Quel est le rôle de l’azote dans le paillis ?

Il assure le développement et la résistance des plantes, mais n’est assimilable par les végétaux qu’après sa conversion en nitrate.
Celle-ci est assurée par les micro-organismes qui vivent à l’air libre sur le sol et qui décomposent les matières contenant de l’azote.
Il peut également être transformé par certaines essences botaniques de la famille des Fabacées (Légumineuses), qui ont la particularité de capter l’azote atmosphérique et de le rendre aussitôt assimilable pour les sols et les autres espèces végétales.
Sous l’action des microbactéries, des arbres et autres plantes légumineuses, il devient un élément capital dans le processus de croissance.
Pour en apporter sur vos surfaces, vous devez seulement mulcher des épluchures de fruits et légumes, vos résidus de tontes, de fleurs fanées ou des herbes du type ortie, particulièrement riche en azote.

L’importance du carbone en permaculture potagère ?

La dégradation des matières carbonées nourrit le sol en profondeur avec la création d’un humus riche endivers éléments nutritifs. De plus, elle fournit toute l’énergie nécessaire aux organismes décomposeurs que sont les champignons, les bactéries et autres vers de terre.
Les déchets bruns, qui sont généralement de structure assez dure, ont une décomposition lente. Pour cette raison, et pour accélérer le processus, ils sont associés à des déchets verts.
Ainsi, utilisé principalement en automne, ce paillis fait d’une belle couche de branches broyées ou de feuilles mortes, protège des frimas de l’hiver tout en étant déjà assimilé par le sol lorsque reviennent la belle saison et le temps des semis.

Simple et facile, le paillage du sol est la promesse d’une belle terre en même temps que d’abondantes récoltes. C’est d’autant plus bénéfique que cette solution offre l’avantage d’être idéale pour recycler les résidus organiques et alléger ainsi le volume des ordures ménagères. C’est doublement bénéfique !
En prime, dites adieu aux engrais industriels polluants, chers et préjudiciables pour votre santé et vos cultures.