En permaculture, connaître la nature du sol est la base pour créer un potager ou un jardin d’ornement. Une terre pauvre ne vous permettra pas de faire pousser vos légumes, vos fruits ou vos fleurs. En déterminant le type de sol, vous pourrez définir et améliorer votre terre en ajoutant notamment des fertilisations naturelles.
Pour déterminer la composition de votre sol, plusieurs caractéristiques sont prises en compte, notamment la granulométrie et le pH. Comment savoir si votre sol est argileux, limoneux ou sableux? Rassurez-vous, une analyse en laboratoire n’est pas obligatoire. Quelques astuces permettent de définir la nature de votre sol.
Pourquoi déterminer la nature du sol?
Le sol est à la surface de la croûte terrestre. La particularité de ce sol meuble est qu’il est le support des végétaux, légumes et fleurs tout en étant leur produit. En effet, il contient des matières organiques.
La composition du sol idéal est dotée de 65 % de sable, 30 % d’argile ou de limons, 5 % d’humus et son pH est environ de 7. Or, tous les jardins ne sont pas composés de ce sol idéal. Pour vos plantations, vous devrez composer avec celui qui recouvre votre terrain, par conséquent, déterminer la nature du sol est une étape indispensable pour un jardinier.
En connaissant la nature du sol, vous savez quels végétaux planter, quelles fertilisations ou couvertures de sol utiliser. Mais, comment savoir si le sol de votre jardin est argileux, calcaire, limoneux ou encore sableux? En observant les plantes qui y poussent naturellement et en réalisant quelques tests. Ces informations vous permettront de jardiner dans de bonnes conditions et connaître la richesse de votre terre.
Pour déterminer la nature du sol, deux caractéristiques sont à prendre en compte : la texture et le pH.
Quelle est la texture du sol?
Pour connaître la nature du sol, vous pouvez vérifier sa granulométrie. Il existe cinq types de composition : l’argile, le limon, le sable, l’humus et le calcaire.
Les cinq types de texture
- L’argile : la terre est composée de particules fines. Les sols argileux sont généralement compacts, durs et se fendillent lorsque les terrains sont secs. Leur avantage est d’être fertiles et de retenir l’eau et les minéraux. En revanche, l’apport de matière organique doit être important, mais espacé. La structure argileuse est difficile à travailler et le sol se réchauffe lentement, la conséquence est un retard de végétation. Pour un meilleur drainage, il est conseillé d’incorporer du sable ou du fumier.
- Le limon : la terre est douce au toucher et a un aspect poudreux lorsqu’elle sèche. Le sol limoneux est une terre riche, fertile et facile à travailler. Sa qualité est qu’il contribue au développement des plantes de votre potager. Toutefois, cette terre limoneuse est fragile, notamment lors de pluie et d’arrosage, elle forme une croûte.
- Le sable : le sol sableux est léger et granuleux. Son avantage est qu’il est facile à travailler, étant perméable. Le drainage est naturel grâce à une texture poreuse. De plus, c’est un sol qui se réchauffe aisément. Son inconvénient est qu’il retient peu les éléments nutritifs, par conséquent un amendement régulier est nécessaire.
- L’humus : le sol humifère est léger et sa couleur est sombre. Fonctionnant comme une éponge, la terre emmagasine l’eau. Le sol est fertile. Son entretien est facile, car la terre ne colle pas et se réchauffe rapidement. L’inconvénient de ce sol humifère est son acidité, vous ne pourrez pas cultiver certains végétaux.
- Le calcaire : le sol calcaire est de couleur blanchâtre, comme de la craie. La terre est légère. C’est un sol perméable qui se réchauffe vite. Ce sol empêche le passage de certains éléments fertilisants, un amendement régulier est préconisé. En été, cette terre est sèche et boueuse lors de pluie.
Faites un test pour déterminer la composition du sol
Pour déterminer si votre sol est argileux, sableux ou limoneux, plusieurs tests existent, par exemple le test de la boule ou du boudin.
Prenez de la terre à 15 cm sous la surface du sol. Mouillez-la avec de l’eau et formez une boule ou un boudin. Si aucune boule ne se forme, le sol est sableux. Une boule collante signifie un sol calcaire. Si la terre tient lorsque vous tenez les extrémités du boudin, alors elle est argileuse. Si elle se brise, le sol est limoneux.
Un autre test est celui de la bouteille, qui consiste à la remplir de moitié de terre associée à de l’eau. Secouez et laissez reposer la terre. Ensuite, analysez la terre avec une règle en suivant le triangle des textures.
Quel est le pH du sol?
Est-ce que votre terrain est doté d’un sol acide ou d’un sol calcaire? C’est le pH qui permet de le déterminer. Un sol acide a un pH inférieur à 7. Un sol neutre, son pH est égal à 7. Quant au sol calcaire, son pH est supérieur à 7.
Comme pour la composition de la terre, plusieurs tests existent pour déterminer le pH du sol, par exemple le test du vinaigre. Il vous permet de savoir si votre sol est calcaire. En versant du vinaigre sur la terre, une réaction effervescente doit se produire.
Quant au sol acide, il réagit avec le test du bicarbonate. Mélangez la terre avec de l’eau déminéralisée. En versant du bicarbonate, une effervescence doit se produire.
Si aucune effervescence ne se réalise avec les deux produits, alors votre sol est neutre.
Est-ce que la nature du sol peut être changée? Vous pouvez améliorer la qualité de votre terre. Connaître sa nature est un avantage qui vous permet de corriger l’acidité et de l’enrichir en ajoutant des matières fertilisantes.
Comment améliorer son sol selon sa nature ?
Pour les sols argileux
Ces sols, bien qu’ils retiennent bien l’eau et les nutriments, peuvent devenir difficiles à travailler et se réchauffer lentement au printemps. Pour améliorer un sol argileux, incorporez du sable grossier ou du gravier fin pour favoriser le drainage. L’ajout de matières organiques telles que le compost ou le fumier bien décomposé peut également améliorer la structure du sol et faciliter le travail. Vous pourriez également envisager de cultiver des plantes couvertures comme le trèfle ou la luzerne pour aérer le sol naturellement et ajouter de la matière organique.
Pour les sols limoneux
Ces sols sont très fertiles, mais peuvent se tasser facilement et former une croûte en surface après la pluie ou l’arrosage. L’ajout de matière organique, comme le compost, aide non seulement à enrichir le sol en nutriments, mais aussi à améliorer sa structure. Utiliser un paillis organique sur la surface peut également aider à protéger le sol contre l’érosion et le compactage.
Pour les sols sableux
Étant perméables et se réchauffant rapidement, ces sols ont tendance à ne pas retenir suffisamment d’eau et de nutriments. L’incorporation de matière organique, comme le compost, le fumier ou les feuilles mortes, est particulièrement bénéfique pour améliorer la capacité de rétention d’eau et de nutriments. L’utilisation de paillis organiques peut également aider à réduire l’évaporation de l’eau.
Pour les sols humifères
Bien que ces sols soient naturellement riches et faciles à travailler, leur acidité peut limiter la variété de plantes que vous pouvez cultiver. Améliorer ce type de sol peut nécessiter l’ajout de chaux pour augmenter le pH, ainsi que d’autres éléments nutritifs comme le phosphore et le potassium pour équilibrer la fertilité. Un test de sol peut vous aider à déterminer la quantité exacte de chaux à appliquer.
Pour les sols calcaires
Ces sols étant alcalins, ils peuvent limiter la disponibilité de certains nutriments essentiels. L’ajout de matière organique, comme le compost, peut améliorer légèrement les propriétés de rétention d’eau et de nutriments. Enfin, pour abaisser le pH d’un sol calcaire, vous pouvez utiliser des amendements acides comme le soufre ou la tourbe de mousse.
En conclusion, comprendre la nature de votre sol vous permet de mettre en œuvre les actions adéquates pour améliorer sa structure et sa fertilité, favorisant ainsi des cultures plus saines et plus productives. Les efforts d’amélioration du sol doivent être réguliers et adaptés à la nature spécifique de votre terrain.