La démarche de la permaculture s’appuie sur des principes pratiques de faire mieux avec moins. S’agit-il pour autant d’une philosophie révolutionnaire ? Les principes éthiques de Bill Mollison rejoignent-ils ceux du courant décroissant ? Cet article vous donnera les principaux traits moraux du système de production en permaculture selon Bill Mollison.
Résilience, production diversifiée, jardin, écosystème, comment ces éléments s’articulent dans les principes éthiques de Bill Mollison ? La philosophie des réseaux a-t-elle quelque chose à voir avec l’éthique de la permaculture de l’un des pères du mouvement ?
Les 5 grands principes de l’éthique de Bill Molisson
Bill Molisson a voué sa vie à la permaculture, comme David Holmgren. Les deux pères de la permaculture approfondissent les principes pratiques et moraux de la permaculture.
Si vous souhaitez entendre Bill Mollison, visionnez cette vidéo YouTube. C’est une interview de Bill Molisson sur les systèmes de production en permaculture.
Si vous n’avez pas le temps, à la place, lisez les lignes suivantes. Elles détaillent en 5 points chaque principe de conception de la permaculture selon Bill Mollison.
1. Travailler avec la nature, en prendre soin
C’est un élément central des principes éthiques de Bill Mollison. Le mot « avec » est même plus important que le mot travail. Derrière la permaculture, il y a la philosophie du développement durable, la gestion responsable de l’eau, du sol, de la terre. Dans cette éthique, l’humain fait partie d’un système écologique global. La démarche est un principe de vie, l’humain est une partie du système. Dans les principes de Bill Mollison, chaque élément du système doit remplir plusieurs fonctions (diversité).
2. Transformer un problème en solution
Quels sont les principes moraux du livre « Designers Manual » de Bill Mollison ? Le designer est un concepteur. La permaculture ne parle ni de culture, ni de production, mais de design, agriculture, éléments, énergies. Bill Mollison a été biologiste avant de militer activement contre les systèmes politico-industriels destructeurs de vie.
Pour résoudre ce problème de manque de résilience du système, Bill Mollison conseille de relier l’élément problématique à un autre pour en faire une solution. C’est ce qui le poussera à créer, avec David Holmgren, un système d’agriculture durable basé sur la polyculture vivace.
3. Réduire la taille des changements
La modernité, selon l’anthropologue Georges Balandier, c’est le mouvement plus l’incertitude. Face à ce changement perpétuel, érigé en structure et dogme, la permaculture introduit la notion de modération.
L’humain, pour survivre en tant qu’espèce, a intérêt à modérer sa prédation sur l’environnement. Les principes moraux de Bill Mollison conduisent à réfléchir aux effets produits sur la nature par les changements. Plus la taille des changements occasionnés par les humains sera petite, plus les effets sur l’écosystème seront limités.
4. Nos seules limites sont celles de l’imaginaire
Le problème principal du modèle de développement intensif et occidental est culturel. La manière de produire, d’exploiter les ressources, la façon de voir le monde, tout cela conditionne la qualité de vie.
Pour faire autrement, Bill Mollison explique que les humains doivent effectuer un travail sur leur imagination. Ne pas avoir peur de réfléchir aux circulations d’énergie, aux effets de bordure, aux emplacements relatifs.
Sa conception diffère du modèle binaire habituel, elle s’inspire du modèle holistique des communautés.
5. Tout a un effet sur l’environnement
C’est le principe philosophique exprimé par l’expression « tout jardine ». Littéralement, la permaculture, c’est la contraction de permanent et de culture. En réalité, l’éthique à l’œuvre, c’est la frugalité parce que tout peut profiter au système, dans tout secteur.
L’idée est de dire que la manière de faire, la conception des systèmes de permaculture, a un objectif précis. Assurer et permettre le fonctionnement énergétique efficace des habitats et des installations en réduisant le plus possible l’impact sur l’environnement.
Grand angle sur les principes de Bill Mollison
Bill Mollison est l’un des pères de la permaculture. Il s’est éteint en septembre 2016. Cet Australien laisse derrière lui une pensée globale enracinée dans la terre et tournée vers l’esprit.
Il a conçu, avec David Holmgren, l’autre fondateur de la permaculture, le « système de design éthique » basé sur l’imitation des mécanismes de l’environnement. Il conçoit la permaculture comme une philosophie des réseaux.
Observer la nature pour l’imiter
Il n’y a pas de définition simple de la permaculture. Une approche pluridisciplinaire s’impose, et la philosophie est la mieux à même de rendre compte de sa diversité.
Observer le sol, les plantes, leur association dans les écosystèmes est l’un des principes éthiques de Bill Mollison. Il précise que c’est plus productif que de travailler intensément sans réflexion ni observation.
Changer de paradigme tout en gardant la technologie
Parmi les grands principes de Bill Mollison, on trouve le changement radical de place de l’homme. Au sein des écosystèmes, il doit retrouver une place humble, parmi les autres éléments du monde.
Abandonner le sentiment de supériorité des humains n’est pas perdre le bénéfice de la technologie moderne, au contraire. Cela aide à raisonner en réseau, en système. Les principes de Bill Mollison sont basés sur la façon dont l’homme combine chaque élément d’un tout.
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