Vous envisagez de vous lancer dans la permaculture. Félicitations. Cette méthode d’agriculture a été fondée par le Japonais Manasobu Fukuoka, puis conceptualisée par les Australiens Bill Mollison et David Homgren. Elle vise à créer des écosystèmes, dans le respect de la nature et celui de l’homme.
La conception de votre futur jardin va résulter de la première phase appelée l’observation. Elle demeure très importante et elle est abordée avec le ressenti, avec le cœur. Durant cette première étape, sont évalués le climat, l’ensoleillement, les zones d’ombres, mais également celui du vent, de la pollution, etc.
Tous ces critères vont être considérés afin d’organiser son jardin au plus proche possible de cette philosophie. Alors, comment tenir compte des influences extérieures en permaculture avant de se lancer?
La phase d’observation dans la permaculture
Quand on prend la décision de s’engager dans la permaculture, c’est souvent un retour aux fondamentaux, à l’écologie. L’éthique, qui est au cœur de cette démarche, s’articule autour de trois grands principes :
- prendre soin de la terre ;
- prendre soin des hommes ;
- partager équitablement les récoltes.
Comme nous l’avons vu, la première étape passe d’abord par une phase d’observation attentive de l’espace et de tous les éléments qui constituent l’environnement. Elle est essentielle à son élaboration. Elle va permettre d’évaluer ce qu’il est possible de faire. Elle prend en compte toutes les composantes qui peuvent venir impacter le design.
Ce terme ne signifie pas ici «esthétique», mais ce qui va définir la conception du jardin et du potager. Il est employé pour déterminer les techniques utiles à l’homme et qui sont capables de persister dans le temps, avec un maximum de productivité, d’énergie et d’efficience.
Le design en permaculture est, en outre, une philosophie de vie intentionnelle qui sollicite les interactions de tous les ensembles formant l’écosystème naturel. L’objectif est de prendre en considération la totalité du vivant, en cohérence avec une certaine éthique. Il ne sera donc pas «tape-à-l’œil», mais au contraire, son évolution le fera se fondre dans son environnement.
Quelles sont les influences extérieures à prendre en considération ?
L’observation passe donc par plusieurs étapes essentielles. Elle prend en compte tous les éléments, les systèmes et les ressources qui vont constituer le futur emplacement de votre jardin. En priorité, vous allez considérer les influences extérieures telles que :
1. Le vent
Selon l’emplacement du terrain et la région, les vents sont variables. Dans le cas d’un territoire venteux, certaines plantes plus hautes et plus robustes pourront être plantées pour protéger les plus sensibles aux forces éoliennes. Vous pourrez également dresser une rangée de haies sur le côté de la zone au vent, afin d’en diminuer l’influence.
2. L’ensoleillement
Le taux d’ensoleillement est fluctuant suivant la région, mais il peut aussi varier en fonction des ombres qui proviennent d’un arbre, d’une forêt, de murs, etc.
3. La pollution
Qu’elles soient visuelles, sonores, odorantes ou issues des gaz d’échappement, la pollution doit être évaluée pour connaître l’impact sur certaines productions. Dans certaines situations, vous pouvez installer des buissons ou des haies pour limiter les nuisances.
4. Le climat
Selon le climat, certaines plantes s’adaptent plus facilement que d’autres. Dans certains cas, il faut prendre en considération les risques de gel en hiver. Si vous comptez réaliser une culture dans une région aride, vous pouvez par exemple, mettre en place un paillage minéral qui est plus efficace pour garder l’humidité dans la terre.
5. La nature de la terre
Le sol peut être sablonneux, argileux ou limoneux. Connaître sa nature permet de favoriser certaines cultures plus que d’autres. Suivant ce que vous désirez faire pousser dans votre jardin, vous serez peut-être obligé d’ajouter de la terre, des matières organiques ou, au contraire, du sable.
6. La pluviométrie
Connaître la pluviométrie de votre région est intéressant. Dans certains cas, cela vous permettra de visualiser l’arrosage et donc, d’optimiser les déplacements, avec la possibilité de récupérer l’eau de pluie en prévision des périodes les plus sèches.
7. La faune et la flore
Pour bien comprendre l’environnement, il demeure essentiel d’observer la biodiversité et l’habitat des animaux. Cela permet de sélectionner ce qui va être le plus adapté, le principe de la permaculture étant de s’acclimater à son biotope.
La phase de conceptualisation de votre jardin
En tenant compte de tous les éléments que vous venez de découvrir, vous allez réaliser la conception du jardin pour votre projet. Pour ce faire, vous devez établir un plan sur lequel vous allez faire une ébauche de votre terrain, dans l’état où il est actuellement. Il est nécessaire de bien visualiser les espaces ombragés, et comment ils évoluent tout au long de la journée, en été comme en hiver.
C’est à partir de votre plan que vous allez pouvoir élaborer votre jardin. Pour bien structurer vos futurs aménagements, vous allez définir les différentes zones autour de la maison. Ce système a été défini dans le livre par les auteurs australiens. Elles vont de 1 à 5.
Ces zones ont été conçues pour optimiser les déplacements, en mettant à proximité de la maison ou de la ferme (la zone 1) les cultures dont on a souvent besoin, comme les plantes aromatiques.
Dans la zone 2, on peut trouver les produits comme les légumes bio récoltés occasionnellement et encore plus loin, la production annuelle, comme les pommes de terre. Et plus on s’éloigne de la maison, plus on trouve les zones avec :
- des arbres fruitiers ;
- des tas de bois ;
- des abris à insectes ;
- etc.
La mise en œuvre de chacune de ces parties feront l’objet de toute votre attention, car il sera établi en fonction de vos notes faites lors de vos observations sur les influences extérieures.
Conclusion
Vous avez compris que tout ce travail de préparation doit partir d’une vraie réflexion qui s’appuie sur l’observation. Elle repose essentiellement sur des principes universels pour nous aider à régénérer les écosystèmes qui nous entourent à notre échelle d’être humain, et de nous faire nous sentir comme faisant partie de ce tout.
Voici un récapitulatif des sept influences extérieures à prendre en compte et que vous avez découvert ici :
- le vent;
- l’ensoleillement;
- la pollution;
- le climat;
- la nature de la terre;
- la pluviométrie;
- la faune e la flore.